• Accepter


    « J'ai souffert et j'ai grandi. La vie désormais a un prix qu'elle n'avait pas. Elle était naturelle, évidente, donnée comme un dû que l'on ne remet pas en question. Mes parents sont partis. D'autres aussi que j'aimais s'en sont allés. Je les suivrai un jour. Dans ce temps qui me reste à vivre, je veux profiter de tous les instants. C'est un devoir, et non plus un dû, que de bien les vivre. Je ressens comme une nécessite intérieure de faire honneur à la vie, telle qu'elle m'est donné à vivre.

    La vie, nous ne cessons de nous plaindre : « C'est injuste, pourquoi moi ? » ou « pourquoi pas moi ». Nous voyons tous les malheurs que la vie nous inflige, comme tout ce dont elle nous prive. « Je n'ai pas de chance. Je n'avais pas mérité cela. » Et d'ajouter, quand elle nous désespère : « Je n'avais pas demandé d'être au monde. » La vie est responsable de notre vie.

     « Mes parents n'ont pas eu la vie qu'ils auraient dû avoir. » Ceux qui pensent ainsi ne peuvent croire à une vie meilleure que la leur. Il faut lutter, et pour chacun de nous, contre les empêchements à vivre. La vie, les parents, le manque de chance ; il faut arrêter de se lamenter sur sa vie et ne pas oublier qu'elle nous appartient. C'est à nous d'en faire notre vie.

     Les deuils nous font mourir et renaître à nous-mêmes. Tous les deuils font renaître à la vie. A condition de les vivre : de les accepter, de les comprendre, ensuite de les dépasser. Accepter de les vivre, c'est accepter de vivre. Accepter la mort, c'est accepter la vie.

    Maintenant je vis. Que chacun garde à jamais conscience d'être en vie. »

     
    Catherine BENSAID
    Source ici

    Pin It




    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique